• 26 février 2025
  • Communication d’entreprise et positionnement d’organisations
  • Chronique
  • Écrit par : Tamara Chiasson

Les communications : un levier stratégique incontournable pour les fusions, les acquisitions et le repreunariat

Les fusions, acquisitions et transferts d’entreprises sont souvent perçus comme des opérations essentiellement financières, où l’optimisation des coûts et la rentabilité priment. Dans bien des cas, les communications arrivent trop tard dans le processus, les parties prenantes cherchant d’abord à régler les volets légaux et financiers. Pourtant, ces transactions ne se résument pas à des chiffres. Mais derrière ces transactions, il y a des histoires, des cultures d’entreprise, des équipes engagées et des clientèles qui s’identifient à une marque et à ses valeurs. C’est une richesse qui se calcule difficilement en dollars, mais qu’on ne doit pas négliger quand on établit la valeur d’une entreprise. Quand un changement d’envergure s’amorce, c’est tout cet équilibre qui est mis à l’épreuve.

Ne pas sous-estimer l’impact humain et culturel

Le vrai défi d’une fusion ou d’un repreneuriat ne réside pas uniquement dans la mise en place d’une nouvelle structure organisationnelle ou l’alignement des stratégies d’affaires. Il réside dans la capacité à préserver l’âme de l’entreprise tout en l’inscrivant dans une nouvelle trajectoire. Trop souvent, on célèbre une fusion par le biais de résultats financiers prometteurs, en oubliant de mesurer l’impact sur la culture interne, l’engagement des employés et la perception des parties prenantes. Or, ces éléments sont essentiels à la réussite de la transition. Un modèle d’affaires peut être impeccable sur papier, mais s’effondrer en pratique si l’humain est négligé.

Les communications : bien plus qu’un message, c’est un rôle stratégique

L’erreur qu’on voit souvent est de reléguer les communications en fin de parcours, quand vient le temps d’annoncer la transaction. Cependant, elles devraient être intégrées dès le départ. Il ne s’agit pas seulement de maintenir un logo, de garder quelques visages clés ou de diffuser des messages rassurants pour donner l’illusion de continuité. Une stratégie de communication solide, qui accompagne la réflexion stratégique et qui permet de structurer un dialogue porteur avec toutes les parties prenantes, fait partie des éléments clés du succès d’une transaction.

Les experts en communication ne sont pas de simples messagers : ce sont des partenaires de réflexion, des alliés de confiance qui aident à anticiper des enjeux, à dénouer des nœuds potentiels et à créer un véritable engagement envers la nouvelle vision. Le premier trio pour mener à bien une transaction devrait compter un stratège en communications chevronné.

Un contexte propice aux occasions à saisir, mais qui exige une approche réfléchie

Le repreneuriat, qui s’accélère au Québec, pose des questions encore plus complexes. Transmettre une entreprise, ce n’est pas simplement en céder les actifs : c’est passer le flambeau d’un projet, d’un rêve, d’un réseau de confiance bâti au fil du temps. Selon l’Étude nationale du repreneuriat et des transferts d’entreprise au Québec (2015-2021), près de 52 000 transferts d’entreprises ont eu lieu au Québec entre 2015 et 2021, soit environ 7 400 par an. En 2021, on dénombrait plus de 8 600 transferts, une augmentation de 32,1 % par rapport à 2015. On estime qu’en 2024, plus de 24 000 entreprises québécoises étaient en quête de repreneurs, leurs propriétaires souhaitant en céder la gestion. Cette tendance souligne l’importance croissante du repreneuriat dans le tissu économique québécois et met en lumière les bouleversements à prévoir dans notre économie et sur le marché de l’emploi.

Dans un contexte où chaque transaction a un impact sur l’emploi et la vitalité des régions, il devient essentiel de bien orchestrer ces transitions. Le repreneuriat offre une voie prometteuse pour assurer la pérennité des entreprises et préserver les emplois, si on fait bien les choses d’entrée de jeu. Le succès de ces initiatives dépend notamment de la capacité à maintenir la culture et les valeurs fondamentales des entreprises concernées.

Les bonnes questions à se poser pour une transition réussie

Comment assurer une transition fluide et réfléchie pour éviter que la culture et les valeurs de l’entreprise ne se perdent en chemin ? Une réflexion éclairée et constructive débute par les bonnes questions :

1 - Ce qui fait la force de cette entreprise aujourd’hui sera-t-il encore vrai demain?

2 - Quels sont les éléments non négociables de sa culture?

3 - Comment s’assurer que la promesse faite aux employés et aux clients demeure vivante et crédible?

Les grandes réussites en matière de fusion ou de repreneuriat ne se mesurent pas aux économies réalisées ou aux synergies créées, mais à la façon dont l’entreprise réussit à projeter son ADN dans l’avenir. Et pour y parvenir, la communication n’est pas une option, mais bien un levier stratégique incontournable.