Ce sujet, riche et vaste, était au programme de la Conférence sur les communications internes, organisée par Les Affaires. Nancy Bouffard (X), vice-présidente d’Exponentiel, a participé à cette discussion fort pertinente aux côtés de Marie-Antoinette Diop (Z), directrice stratégies et politiques à l’Association des Brasseurs du Québec, et Charles-Édouard Carrier, journaliste et consultant en contenu et développement des affaires, qui menait l’entrevue. Lisez ci-dessous l’essentiel de cet échange.

Alors que quatre générations se côtoient actuellement sur le marché du travail, repenser sa façon de communiquer est indispensable. Avec les Boomers qui quittent progressivement le milieu du travail, les hyper productifs X qui ont su se tailler une place dans un marché saturé, et les Y (ou Milléniaux) qui ont pavé le chemin vers la transition numérique, le télétravail et l’ÉDI (équité, diversité, inclusion), c’est au tour des Z d’entrer graduellement en scène et d’apporter un vent de changement au sein du monde du travail.

Née sous l’œil de la caméra et habituée de mettre en scène sa vie sur les réseaux sociaux, la génération Z a ce besoin inhérent de s’exprimer et d’être entendue. Elle arrive sur le marché du travail à l’ère du télétravail imposé par la pandémie, en pleine pénurie de main-d’œuvre, alors que l’intelligence artificielle et la connexion interpersonnelle via les écrans s’imposent. Déjà, simplement en contextualisant cette génération, on constate l’écart considérable avec les précédentes et que des changements quant à nos façons de faire se profilent à l’horizon.

Pour bien comprendre cette génération, ce qu’elle (re)met sur la table, c’est avant tout l’équilibre travail et vie personnelle, avec un horaire flexible en mode hybride ou en heures aménagées autour des engagements hors travail. Comme lors de la pandémie, la mentalité Z nous pousse à réévaluer ce qu’est réellement la productivité et la performance en cette époque où la pluralité des outils technologiques permet d’être connectés à son équipe en tout temps, à peu près partout sur la planète. Repenser l’organisation du travail, la mobilisation de son équipe et l’importance de la santé mentale est manifestement au menu.

Aujourd’hui, un réel engagement se crée en variant ses outils de communication. Pour capter l’attention, tout ce qui est interactif a la cote : balado, foire aux questions et sondages sont autant d’outils qui fonctionnent bien, surtout auprès des Z. Pour rallier les générations, il importe donc d’identifier et de peaufiner les messages porteurs afin qu’ils soient bien reçus, tout en optant pour des canaux de diffusion pertinents selon l’audience. On s’abstiendra aussi de tomber dans le cynisme ou dans les stéréotypes associés à une génération. Pour ce faire, le coaching intergénérationnel s’avère une formule gagnante pour bâtir des ponts entre les X, Y et Z et apprendre à reconnaître et utiliser leurs forces respectives.

En communication comme dans la vie personnelle, il est rassurant de constater que la connexion humaine occupera toujours une place prépondérante. Pour créer des connexions au-delà des écrans, l’aménagement d’espaces d’échanges et de rencontres permet de renforcer les liens entre les générations. Par exemple, des périodes de remue-méninges autour d’un café ou encore un bref échange « en vrai » entre collègues auront toujours plus d’impact qu’une communication par courriel. En ce sens, les générations précédentes, plus habitués à interagir en personne, ont un rôle important à jouer dans l’intégration des Z dans le monde du travail.

Ainsi, pour adapter ses communications internes aux différentes générations, ouvrons le dialogue, posons des questions qui démontrent un réel intérêt et écoutons en prenant en compte l’opinion de l’autre. Et pour connecter sans sonner faux, misons sur l’authenticité en évitant de s’approprier des référents générationnels.

Dans un monde inondé d’informations où tout va vite, accordons-nous le temps des relations humaines. L’arrivée des Z nous donne l’occasion de repenser la dynamique de nos communications. Gardons l’esprit ouvert et rappelons-nous que chaque génération, des Boomers jusqu’aux Zoomers, contribue à sa façon, individuellement et au contact les unes des autres, à l’évolution des façons dont on communique entre nous.